>> Communiqué de presse du 1er octobre 2025
La Ville de Genève et les milieux de la santé s’associent pour conjuguer « Art+ Santé » dans une nouvelle approche très concrète de muséothérapie. Les musées municipaux, conjointement avec l’Association professionnelle romande arts, expression et thérapie (ARAET), initient un projet-pilote de résidences afin de proposer à des publics diversifiés des activités d’art- thérapies tout au long de l’automne. En parallèle, l’essai fructueux des « ordonnances muséales » est étendu à l’ensemble des musées municipaux et à divers réseaux de soins.
Pensées comme une collaboration entre les équipes des différents musées et les thérapeutes, ces résidences d’art-thérapies entendent proposer la présence et l’alliance d’art-thérapeutes au sein des institutions patrimoniales de la Ville.
Ainsi, le Musée Ariana, le Musée d’art et d’histoire (MAH), le musée d’ethnographie (MEG), le Musée d’histoire des sciences (Muséum Genève), le Conservatoire et Jardin botaniques de Genève et le Fonds municipal d’art contemporain (FMAC), accueillent en résidence et construisent chacun avec un ou une art-thérapeute un projet spécifique, proposé au public entre septembre et décembre 2025.
L’évolution du musée comme espace accueillant et inclusif (Caring Museum) et l’exploration de l’intérêt d’une dimension thérapeutique de l’institution s’inscrivent dans une démarche plus globale d’Art & Santé déjà engagée dans plusieurs institutions genevoises avec succès depuis plusieurs années. A titre d’exemple, depuis 2019, le Service de cardiologie des Hôpitaux universitaires de Genève propose à ses patientes et patients en réadaptation cardiovasculaire des sorties au Musée d’ethnographie de Genève (MEG) et au Musée d’art
et d’histoire (MAH).
« Les musées ont une place importante à occuper face aux problématiques de santé et de santé mentale en particulier, en offrant grâce à leur rôle de référence, des espaces qui permettent à la fois de s’ancrer, de se situer et de se ressourcer » insiste Joëlle Bertossa, Conseillère administrative chargée de la culture et de la transition numérique.
Cette initiative concrétise la volonté du Conseil municipal, qui a souhaité voir se développer la muséothérapie (activités artistiques destinées à aider des personnes à s’exprimer, à stimuler leur mémoire ou à se reconnecter socialement) dans la continuité des premières initiatives d’ordonnances muséales qui, quant à elles, seront étendues (cf. encart ci-dessous).
Au programme cet automne :
MAH : Le Musée d’art et d’histoire de Genève ouvre ses portes aux ateliers thérapeutiques “Tango&Santé” mêlant la danse du tango argentin et la découverte d’œuvres d’art. Se déroulant chaque fois dans une salle différente et s’appuyant sur l’observation d’œuvres d’art, ils reposent sur des thématiques qui font écho tant à la danse qu’aux œuvres du musée, qui résonnent avec des enjeux liés à la santé et au bien-être (le regard, les sentiments, le changement d’état, la respiration etc.). Ils s’adressent aux personnes souffrant de troubles neurologiques (Parkinson, Alzheimer, post-
AVC et autres maladies du mouvement) et à leurs proches-aidants. Avec Claire Rufenacht (danse-thérapeute) Pedro Ratto (danseur) et Murielle Brunschwig (médiatrice culturelle).
Musée Ariana : l’art-thérapeute Claudia Menzago Longchamp co-construit un programme de muséothérapie dédié aux proches aidantes et aidants et des personnes touchées par une forme de démence (Alzheimer ou autre démence apparentée). Le musée deviendra ainsi un tiers-lieu de ressourcement, d’échanges et de bien-être autour des collections.
MEG : la physiothérapeute Patricia Oguey et la médiatrice Ana Luisa Castillo conduisent des ateliers visant à transformer certains mécanismes liés au racisme — hypervigilance, sur-adaptation, sentiment d’infériorité — en favorisant l’autonomie et l’estime de soi. Ce parcours s’appuie sur
l’histoire coloniale et décoloniale du musée et sur ses collections. Il est destiné aux personnes racisées et les invite à redevenir acteurs et actrices de leur vie.
Conservatoire et Jardin botaniques de Genève : Lara Kaynak Kuhn propose les ateliers « Jardins éphémères », pensés pour les personnes ayant subi une lésion cérébrale. Chaque séance s’ouvre sur une promenade sensorielle au cœur du jardin, avant de se prolonger par un atelier créatif où, à
travers diverses techniques, chacune et chacun réalise son propre « jardin éphémère ».
Musée d’histoire des sciences : en lien avec l’exposition Anatomie, Evelyne Brügger propose des ateliers d’art-thérapie “End’ose” qui s’adressent aux personnes souffrant d’endométriose ou de SPM invalidants.
Fonds municipal d’art contemporain (FMAC) : Dans le cadre de l’exposition Vision au FMAC, Khadija Nadji Reynes, art-thérapeute, invite les participantes et participants à explorer leur créativité comme un chemin de bien-être et d’expression personnelle. En écho à cette exposition qui met en
lumière la diversité des regards, l’atelier valorise la singularité de chaque voix et contribue à construire un espace d’inclusion, de visibilité et de reconnaissance où la création devient un moyen de faire société ensemble.
Généralisation des ordonnances muséales.
Imaginées au Québec en 2018 et testées au Musée Ariana depuis 2022, les ordonnances muséales sont élargies à l’ensemble des musées publics de la Ville, ainsi qu’à toute une série de réseaux de soins partenaires, notamment les HUG, l’Association des Médecins du Canton de Genève (AMGe) et le réseau ArSanté, mais également à tout médecin, psychologue, art-thérapeute,
physiothérapeute… qui souhaiterait ajouter cet outil thérapeutique à ce qu’il propose à sa patientèle.
Très efficace notamment dans le cadre des maladies mentales, mais également par exemple pour les patientes et patients en rééducation cardiaque, la prescription médicale d’une visite au musée constitue une approche innovante de la santé, favorisant le bien-être, la stimulation cognitive et le renforcement du lien social.
Les thérapeutes peuvent prescrire les ordonnances muséales en suivant la marche à suivre indiquée sur le site de la Ville de Genève. La visite est ensuite offerte par l’institution muséale sur présentation de l’ordonnance